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Biographie de Menthane Voulcanos [Auteur inconnu]

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Biographie de Menthane Voulcanos [Auteur inconnu] Empty Biographie de Menthane Voulcanos [Auteur inconnu]

Message  Ainex Mer 30 Nov - 19:53

Biographie de Menthane Voulcanos [Auteur inconnu] 090330022957594316

Anton Clavehart surplombe un village, en haut d'une colline, en 114.
[HRP]Merci à Delf-Eor pour cette magnifique illustration ![/HRP]



____________


Prologue – Chapitre Zéro – Journal Intime de Clavehart


Rapport de Clavehart N° I :


Aujourd’hui, Père m’a adressé un sceptre. Un succulent présent, offert pour mon anniversaire. Tant de vieilleries dans les malles, tant de supercheries en notre demeure, me pousse à accepter ce cadeau. Il n’a rien de très spécial, ce bâton. Outre son ambre magnifique orné à son extrémité, outre la somptueuse tige de fer, ce n’est qu’un simple jouet. Je ne sais que faire avec, hormis de l’exposer sur mon buffet. Cette nuit, j’ai eu la douce et imposante impression que ce sceptre me regardait. Même à seize ans, j’éprouve une rude terreur face aux ténèbres. « Ce n’est qu’un simple bâton », me dis-je... Il ne faut pas avoir peur des bâtons.

Rapport de Clavehart N° II :

Lugubre testament. Père est mort ce matin. Mère a pleuré durant toute la matinée. Cela m’a doucement amusé. Brâkmar rayonnait en ce jour funeste, ou fus-ce donc ce sceptre ? Je ne peux le dire. Tantôt luisant, tantôt étincelant. Ce bâton était devenu exquis à mes yeux. Je ne peux me déplacer sans. Son scintillement bleu m’attire. Mais c’est bien entendu sans conséquent. Pourtant, j’ai toujours cette étrange impression qu’il me guette. Mais, dès lors, j’en suis rassasié. En effet, je le sens veiller sur moi. Pataud sur mon fauteuil, j’explore ses moindres détails. Un signe assez intéressant s’est révélé à moi ce soir-là. Une ressemblance intéressante à un huit, mais retourné...


Rapport de Clavehart N° III :


Tant de haine vogue dans les ruelles de ma cité pourpre. J’en dévore ce sentiment jusqu’à la dernière bouchée. L’ambiance de cette ville dépasse tous mes rêves. Mère m’a imploré de veiller sur elle jusqu’à sa mort. Je n’avais pas le temps. J’ai donc écourté ses souffrances, et dissimulé son corps bien au chaud, dans la lave de Brâkmar. J’ai décidé, par la suite, de m’acheter un doux et magnifique vêtement pour mes dix-huit ans. Un manteau noir, tombant, avec quelques chaînes parsemées sur le tissu.
Je gambadais dans les rues de ma douce capitale, avant d’être stoppé par un certain individu, intéressé par mon argent. Ne sachant pas quoi faire, un mécanisme étrange s’est produit. Mon bras ne se contrôlait plus : je levais mon sceptre, lentement. Et puis, quand il fut bien horizontal, un long filet rouge frappa le corps de mon agresseur. L’homme fut pulvérisé, étalé sur le pavé, inerte. L’ambre de mon sceptre luit un instant, puis tout redevient normal. Je suis seul, à regarder le cadavre de l’individu. Est-ce que je l’ai vraiment tué ? Pourtant... je ne voulais que me plier à ses ordres... Je ne comprends rien à tout cela.

Rapport de Clavehart N° IV :


J’ai tué une dizaine de personnes aujourd’hui. Mon sceptre agit de la même manière, et ma satisfaction est toute aussi grande. J’apprécie beaucoup cette action presque théâtrale qu’effectue mon bâton. Celui-ci se relève être une arme tout bonnement impressionnante. Je découvre peu à peu le mécanisme. Intéressant... Je dois donc mettre fin à la vie de pauvres petits innocent, car ma fierté me le demande? Je ne souhaite pas lutter contre ce sceptre, mais plutôt me plier à son contrôle. Son étude ne sera que plus facile, ainsi.
La connaissance et le savoir ne résultent pas de l’apprentissage, mais de la mise en pratique. Si j’agis comme cela, je ne me plonge pas dans la totale brutalité de mes actes. Tantôt je m’adonne à cette science instrumentale, tantôt je fais avancer mes connaissance sur la mort des gens. Un sacrifice nullement futile.

Rapport de Clavehart N° V :


Je n’ai plus peur des ténèbres. En fait, ce ne sont qu’une manière d’apprécier notre Monde, tout simplement. En fouillant dans les documents de mon défunt père, j’ai pu mettre la main sur des indications relatives à mon sceptre. En effet, je le vois souvent parler d’un autre Monde. Mon pauvre père n’a jamais eu conscience de ce qu’il avançait. Quoique... En continuant un peu, je m’aperçois qu’il y a un lien entre les « insectes » extraits des corps, et ce Monde. Apparemment, il faudrait en accumuler un nombre imposant... pour activer un certain mécanisme. « Frapper fortement le sceptre contre le sol reviendrait à provoquer une décharge impressionnante sur le ou les sujets en contact avec le métal du sceptre, qui seraient directement plongés dans un profond sommeil... La seule différence réside dans le fait que le possesseur du sceptre contrôlerait ce songe. »
En clair, je peux m’infiltrer dans les songes de quiconque, sous ma simple volonté ? Pleinement intéressant ! J’emporte les écrits de mon père, et je vais les étudier pour les exposer dans un prochain rapport.

Rapport de Clavehart N° VI :

« La victoire n’est qu’un prélude de la défaite, et la vie n’est qu’un prélude de la mort. » Cette expression, tirée de mon cher père, signifie tout pour moi. Je ne crains aucunement d’avoir tué quelqu’un, bien au contraire. Tant qu’il a vécu... Il peut bien me faire don de cette énergie.
J’ai poursuivi la lecture des écrits de Père. Selon lui, tuer comme je le fait à un sens. Je nourris mon sceptre, grâce à l’essence même de la lumière des gens. Il existerait également une part de ténèbres en chacun de nous. L’utilisation de la lumière pour le sceptre semble gratifiante. L’aboutissement reste le même : la mort m’offre plus de puissance.
Je continue ses recherches, tout en améliorant mes qualités... Je m’adonne à cette joie lugubre du meurtre.

Rapport de Clavehart N° VII :

J’ai capturé un corbac la nuit dernière. Je l’ai attaché au manche de mon bâton. Et j’ai frappé ce dernier contre le sol. Je ne peux décrire l’instant où mon sceptre s’est éclaté contre le plancher. J’ai dû tomber comme une masse. Lorsque j’ai ouvert les yeux... J’étais dans les Landes. Enfin... je volais dans les landes. Tout autour de moi, des centaines de corbacs fourmillaient. Tentant de me souvenir de la manipulation suivante, j’ai posé ma main sur l’ambre. Et j’ai pensé à une gigantesque montagne. Aussitôt, elle s’éleva. Puis, j’ai songé à une forêt. Elle apparut. Après, j’ai voulu dessiner une route, de mon pied jusqu’à cette montagne. Elle se forma. J’ai ainsi progressé durant une centaine de pas. Rêvais-je ? Ou étais-ce vraiment la magie de mon sceptre ? Je pris le décision de me réveiller.
Le corbac me regardait, les yeux ronds. Pataud, il marchait dans ma direction. Puis, il tomba à la renverse, mort. Comment comprendre cette signification ? Aurait-il subi mon coup d’épée ? Pourtant, ce n’est qu’un simple rêve... Ou... Aurait-il eu si peur de ce qui lui arrivait, inconscient et non maître de lui-même, pour écourter sa vie par la terreur ?
Mais que dis-je... Ce n’est qu’un abruti d’oiseau. Je dois me dépêcher de faire l’expérience avec un véritable être de ce Monde.

Rapport de Clavehart N° VIII :


Ce vieux Deathborn... Un mage plutôt fou de Brâkmar. Je l’ai assommé, ligoté, puis emmené chez moi. La nuit était déjà tombée sur la cité pourpre, et personne ne m’avait vu, comme à l’accoutumée. Je l’ai obligé à toucher mon sceptre, pour que je puisse poser la main sur l’ambre. Encore une fois, je ne contrôlais plus mes pensées lors d’un bref instant.
Deathborn rêvait de Bonta. Ce salaud devait être un espion de la cité blanche. Sa mort ne sera donc point sans motif, ce soir. Levant mon sceptre au ciel, j’eus l’idée d’invoquer la pluie. Comme à mon espérance, elle tomba. Je savais donc modeler à l’infini tous les rêves... Fort impressionnant aux premiers abords ! Tourmentons un peu ce vieux fou... A ses pieds, j’ai su faire jaillir un très grand filet d’eau. Il ne me voyait pas, le pauvre... Trempé, et épuisé, il entra dans Bonta, pour pénétrer dans une maison. Avec fermeté, je pénétrai dans la demeure, pour passer le lieu sous regard. Des armoires, des étagères, et diverses autres personnes... Une taverne, me semble-t-il.
Je levais mon sceptre, pour faire apparaître des souris. Des centaines de souris se faufilèrent dans la taverne. De nombreux cris s’élevèrent, et Deathborn sortit.
Pour la première fois, mon sceptre avait réagi autrement. Je ne sais comment... Soudainement, j’ai perdu l’impression de haine et de vengeance portée envers ma proie. J’avais presque froid. Enfin, je ne ressentais aucun frisson, mais l’impression était là. Puis, sous mes pieds, les Ténèbres apparurent. Je ne sais comment le signifier, mais une gigantesque masse noir surgit dans le rêve, jusqu’à en dévorer la totalité du décor. Je flottais au-dessus de cette chose sombre, tandis que Deathborn m’observait, le visage livide.
« Arrête ça ! » cria-t-il dans un ton désespéré. Mais je ne savais pas ce que je faisais. Un gigantesque bruit s’éleva. Tout était dans le Noir, mais je parvenais à distinguer Deathborn, par une lumière bleue, éclatante. De lui-même, le sceptre se leva, et détruisit le corps du vieillard. La lumière se transforma en un papillon bleu, volant à travers la brume noire, pour se poser tranquillement sur mon sceptre, avant d’être avalé.
Enfin, après un énième scintillement de mon sceptre, j’étais de retour dans le Monde réel. Deathborn avait disparu. Comme s’il n’avait jamais existé.

Rapport de Clavehart N° IX :


Cette étrange sensation me terrifia... Je ne sais comment la traduire. Je suffoquais et je ne savais comment me débattre dans cette obscurité si éclatante. Tout me pousse à ne plus jamais me servir de cette arme mortelle. Je l’ai entreposée dans une vitrine, à mon sous-sol. Pour réparer mes erreurs, et reprendre ma vie en main, j’entreprends un travail assez important.
En effet, dans quelques semaines, va s’ouvrir un « club », ou tout du moins une communauté populaire, en Brâkmar. Son but sera très simple : œuvrer pour lutter contre les séquelles miséreuses de la vie en Brâkmar, et permettre une lueur impressionnante des membres nous rejoignant. Toute la splendeur se forgera ainsi en notre union, solennelle et fraternelle. Ces espérances seront fondées, je l’espère, lorsque le bureau de recrutement sera ouvert.

Rapport de Clavehart N° X :


Cela fait cinq années que je n’ai pas repris l’écriture de mes rapports. Selon mon sablier, je fête mon anniversaire aujourd’hui. Mais... Je ne sais plus combien de tours solaires me contemplent. Pour un fin disciple de Xélor, je suis pitoyable. Enfin... Il n’en est rien, puisque cette date marque également le lancement de mon projet. En tant que dirigeant du mouvement des « Tempêtes Pourpres », il me fallait recruter un bras droit d’exception, une personne au cœur et à l’âme pure, et dont la motivation serait de respirer avec Brâkmar.
Finalement, je l’ai trouvé. Il se nomme Movadow Voulcanos. Disciples de Xélor depuis de nombreuses générations, les Voulcanos sont l’essence même de la vie commune de Brâkmar. Je me souviens de son père... Le pauvre homme. Mort à l’Aurore Pourpre. Enfin, Movadow reflète cette pureté d’âme, de comportement. Il fera un très bon allié.


Rapport de Clavehart N° XI :


Tout fonctionne parfaitement. Des amis ont rejoint la cause noble et intrépide de mon mouvement. Ils sont intentionnés et intéressés. Ces deux qualités admirables de l’habitant de Brâkmar. J’ose consacrer ce rapport à l’explication schématique des différentes parties des « Tempêtes Pourpres ».
Dans un premier temps, nous notons le Parlement Noir. Y sont regroupés les Sénateurs. Movadow les préside. Son but est de parler des problèmes que la cité entretient, et ainsi pouvoir les gommer sans trop de problèmes.
La seconde instance est plutôt militaire. En fait, nous avons en quelques sortes un petit comité de sécurité, entretenu en plein cœur de la ville. Ils s’occupent de distribuer les sanctions à ceux qui le méritent, et défendent la ville en cas de problèmes. Tout cela à basse échelle, bien sûr.
Présider une assemblée telle que le Parlement Noir n’est pas de tout repos. Je me rajeunis grâce à ce travail plutôt titanesque. Depuis que j’ai oublié ce sceptre de malheur, tout va pour le mieux...

Rapport de Clavehart N° XII :


La personne évoquée dans mon rapport précédent n’était point hostile. Au contraire ! Elle m’a fait un sublime présent : une magnifique montre, d’un métal inconnu à mes yeux. Tout en susurrant de sa voix étrange, il m’a avoué que cette montre disposait d’un pouvoir impressionnant, et que le remettre entre mes mains était une chose noble et sage. Quoi qu’il en soit, c’est un pendentif magnifique, lorsqu’il est accroché à la taille !
Le remontoir est assez étrange, à vrai dire. J’observerais tout cela en temps utile. Pour le moment, je dois élaborer un stratagème quelque peu économique, pour redresser les finances de mon clan.


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Dernière édition par Ainex le Sam 3 Déc - 10:53, édité 2 fois
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Message  Ainex Mer 30 Nov - 20:24

Chapitre Premier – Biographie de Menthane Voulcanos


La naissance.

7 Maisial 116. Quelques habitants de la ville de Brâkmar sont rassemblés dans une petite bâtisse du quartier de la Milice. Cette maison appartient à Movadow Voulcanos, sénateur dans une association hiérarchisée aux buts divers : approvisionnement en vivres, aides militaires et popularité de la ville. Aussi, cette fondation rend compte d'une certaine popularité parmi les Brâkmariens, si bien que les adhérents devenaient de plus en plus nombreux. Ainsi, la voix du peuple dirigeait bon nombre d’idéaux.

La maison de Movadow était donc bondée ce jour-là. Et pour cause : un magnifique bébé, à la peau douce et fraîche, venait de naître. L'âme de cette petite créature avait sans doute suivi les idéaux de la famille Voulcanos, et avait décidé de croître en leur compagnie. Tel était son choix.
Parmi tous les visiteurs, une personnalité de Brâkmar faisait office : Clavehart. Il était le digne fondateur du clan dont Movadow appartenait. Egalement, "Le Fondateur" - comme beaucoup le nommaient - et Movadow étaient de très bons amis, fidèles et compréhensifs l'un pour l'autre. Clavehart était un mage relativement puissant, connu pour la conception de succulents breuvages et de diverses incantations bénéfiques. Il faisait également des études au niveau de « l’âme et de la conception des rêves ».
Le mage noir était donc présent, en tant que parrain du petit garçon. Ce dernier gazouillait dans son berceau, le pouce dans la bouche et les yeux clos. Il faisait la joie de ses parents spirituels et, dans un second temps, des spectateurs contenus dans le salon de la petite chaumière.

Théâtre de toutes les discussions lors du dîner, au soir, le bébé dormait. Il se reposait, inconscient de la vie et du désespoir, inconscient des malheurs et des pleurs, inconscient de la tristesse et de la mort...

...

Rapport de Clavehart N° XIII :


C’est insignifiant ! Absolument insignifiant ! Je ne sais comment retransmettre ma découverte sur ce parchemin. Je ne sais... Pourtant, pour le futur, je me dois de l’inscrire.
Cette montre... est un puissant artefact, hanté par sept entités démoniaques ! Par Xélor, comment un outil si impressionnant peut-il exister ?! Pourtant, le constat est sous mes yeux. Ils me semblent inoffensifs, mais je dois rester sur mes gardes. Dès lors qu’ils furent sortis de leur abîme, ils m’ont prêté allégeance.
D’après leurs « paroles », ces démons se nomment les Anenthem, et forment en quelque sorte une famille. Leur leader se prénomme Athanaël. Les six autres ont pour nom, en allant du plus puissant au plus faible : Natul, Ethernel, Nikhon, Thelkin, Hururé et Elidos. Pour me récompenser suite à leur libération, ils ont décidé de m’offrir une gigantesque puissance, et la vie éternelle, tout simplement contre le don d’un corps, qu’ils pourraient exploiter à leur guise pour que leur « âme » puisse y vivre. Ils réclament un premier corps, adulte, et un second, celui d’un nouveau-né.
Je pense accepter, vu les enjeux proposés dans ce marché.


Rapport de Clavehart N° XIV :


Les Anenthem n’avaient vraiment pas un corps idéal pour voguer en toute tranquillité en Terra Amakna. Ainsi, mon idée la plus chevaleresque fut de capturer Lithara. Cette femme, traîtresse parmi les Voulcanos, devait recevoir une punition exemplaire. Toutefois, je ne souhaite pas que cela soit mortel. J’en ai longuement parlé à Athanaël, ce matin. Et puis, je ne vois pas comment des démons pourraient ôter la vie, sans la moindre puissance...
En y repensant... Force infinie et immortalité... Deux magnificences du Monde des Dix... A portée de main ! Maintenant que Lithara-Anenthem vit à mes côtés, je crois avoir trouvé l’enfant parfait pour procéder rapidement au change : bientôt, Movadow aura un enfant. Ce sera l’occasion idéale, en tant que futur parrain, d’engendrer le processus ! Ce sera si... distrayant !


...

Le baptême.


Comme à une certaine accoutumée chez certaines familles, le baptême était le signe que le nouveau né offrait son âme, à nouveau, aux divinités du Panthéon. En Brâkmar, notamment chez les familles démonistes, l'on saluait également par ce geste Rushu, seigneur des démons. Plutôt controversé, le baptême du petit eut lieu au 10 Maisial. Il serait également utile pour proposer un nom décisif aux Brâkmarois présents dans la "chapelle". Cette chapelle n'était qu'une construction établie dans l'entrée d'une mine de Brâkmar. Elle pouvait abriter une centaine de personnes.

" Entrez, entrez mes amis ! Je vous en prie, prenez place ! " Scandait Movadow sur un ton de fierté.

La chapelle fit salle comble. De surcroît, certaines personnes attendaient à l'extérieur pour avoir une "chance" de saluer les Voulcanos - tenons à préciser que le lien de ces cent personnes, en plus d'appartenir à la même cité, était familial et spirituel; tout le monde était frère, sœur, cousin, cousine, et j'en passe.
Movadow prenait une posture droite et fière à côté de son fils, et Mathilda – la mère, femme au foyer - portait une somptueuse robe rouge et noire, à l'honneur de la cité pourpre.

La cérémonie eut lieu. Elle fut claire et concise. Pour résumer, Movadow a parlé tout au long du "spectacle", et a attribué le nom de Menthane au jeune enfant. Ce nom n'a aucune origine particulière, outre le fait que ce fut le premier nom venu à l'esprit de Movadow, durant son sommeil.
Clavehart avait donc hérité, en tant que parrain légitime, d'un petit Menthane. Pourtant, le parrain en question n'était pas cet homme doux et charitable, que l'on avait croisé en Brâkmar lors de la naissance. Non, il était fatigué, calme, discret et silencieux. De surcroît, il n'avait pas bougé durant la cérémonie, derrière les dernières personnes de la famille. Il regardait, fixait Menthane. C'est alors que toute la populace se rendait au banquet qui avait lieu dehors, que Clavehart avança. Il disposa sa cape sur son visage, pour que seuls ses yeux puissent rayonner dans cette face ténébreuse.

Arrivé face au berceau, il prit un petit objet dans sa poche. Le morceau métallique avait sans doute été forgé, et encore forgé, pour avoir une si belle allure. C'était une montre à gousset somptueuse, d'un or brillant, auquel était gravé le signe "R". Même si la montre était en main de son propriétaire, la longue chaîne, également en or, s'accrochait fermement à la poche du Mage Brâkmarien. D'un geste rapide, la montre toucha doucement le front de Menthane. Elle brilla.
Une larme coulait sur le visage de Clavehart. De bonheur ou de malheur, cette larme n'évoquait rien de spécifique au moment. Toutefois, lorsque cette larme tomba sur l'arrière de la montre, un doux murmure s'éleva dans les vents, un murmure que seules les plus fines oreilles pouvaient espérer comprendre.

Nous pouvions ainsi entendre un long et solennel "Parfait..."

...

Rapport de Clavehart N° XV :


Le pacte avec les Démons a été légèrement modifié, à leur goût. Malgré le fait que l’enfant est à leur convenance – le baptême ayant eu lieu, « Lithara » et moi furent invités – ils restent déçus. Après mûre réflexion, ils veulent le garder en vie pour le moment. Dix-huit ans doivent passer, selon eux, pour que le gosse soit exploitable.
Ce gosse en question se nomme Menthane. Il est plutôt chétif pour un bébé, mais il reste attendrissant, avec ses petits yeux globuleux, vous fixant... Et puis, il m’a même souri ! Ah... Je ne dois pas m’attacher à ce minuscule petit être : à la clé, une vie sublime m’attend. Un sacrifice ou un autre, d’un vieil homme ou d’un jeune... peu d’importance, comparé à tout ce qu’Athanaël me propose ! Je ne dois pas me rendre coupable de ce futur infanticide... Et puis, ce n’en sera pas un, puisqu’il sera déjà bien vieux. L’attente, par compte, sera très longue... Je dois vider ma crainte au grand air.


Rapport de Clavehart N° XVI :


Un amas d’étoiles sillonne mon horizon. Je rêve éveillé, comme cette douce utopie de toucher l’avenir. Je suis obligé de me revêtir, encore une fois, de ce vêtement cachant mon visage, tant la honte s’empare de moi lorsque je dois chasser mes propres amis. Pourtant, il m’est obligé de réaliser ce carnage. Je ne saurais comment l’avouer, mais il m’est impossible de lutter contre cela.
M’attacher à ma lumière...
Tout ces rêves, bénins soient-ils, transforment beaucoup l’âme de quelque personne frôlant mon pouvoir. Je peux engendrer mélancolie et tristesse, tant ma puissance se rend convaincante. Les Anenthem reposent désormais dans mon sceptre. Ils sont là. Sept petites perles rouges voguent dans le bleu, que contient l’ambre de mon bâton.
Menthane grandit. C’est un bébé, que la Faucheuse souhaite emporter. Doux silence, solennel soupir. Il ne te reste que peu de temps, mon enfant.


...

Leçons de la Vie.


Difficiles sont les choix qui nous sont proposés lorsque nous évoluons au sein d'une communauté, d'un Etat ou d'une Cité. Il est vrai que ces idéaux publics reflètent le bon sens de la personne, dans une pointe d'hypocrisie. Songez bien à cela pour la suite.

Menthane avait déjà sept ans, et nous étions en l'an 123. Il avait alors lu tous les livres disponibles en la bibliothèque de Brâkmar et, dans un second temps, suivi les cours donnés par les scientifiques et littéraires de la ville Pourpre. Même jeune, Voulcanos semblait avoir la sagesse d'un véritable être de vingt ans. Outre ce fait, Movadow donnait le meilleur au jeune Menthane. Ce dernier disposait de sa propre "demeure", située dans une annexe du petit domaine que la famille Voulcanos avait fondé avec les grands moyens dont ils disposaient en ce temps. Une large cour extérieure donnait sur la muraille Ouest de Brâkmar. Disait-on que, si l'on passait trop près de ces murs, l'on pouvait brûler, d'une minute à l'autre, par un souffle de lave intense, sans même le remarquer ou le sentir par avance. Même si ces légendes urbaines n'étaient aucunement prouvées, Movadow n'hésitait pas à charmer les dames pour leur prouver la véracité de ce récit.

Le jeune homme était ainsi bercé, en sept ans, dans le luxe et la richesse. Il possédait tout ce qui pouvait être possédé, mais jamais selon ses propres désirs. Il ne voulait aucunement abuser du statut de "fils de Movadow Voulcanos" ou tout du moins, de "Filleul de Clavehart". En effet, les esclaves de ce dernier étaient nombreux. Ils réalisaient donc tout ce qui était réalisable, dans les moindres détails.

Un bon jour, Movadow avait ramené un professeur de Bonta. Rares étaient les Bontariens pouvant passer les murs de Brâkmar, ou tout du moins osaient. En fait, les rapts étaient fréquents, même si ils étaient discrets. Le professeur faisait donc partie de ceux-là. Il devait enseigner la philosophie à Menthane. Ce dernier était sérieux et discipliné face à ce professeur assez différent des autres, par son statut de détenu Brâkmarien. Pourtant, libre et ouvert à toutes les discussions, il n'hésitait pas à poser les questions dont il n'aurait obtenu aucune réponse lorsqu'il parlait à ses autres professeurs Brâkmarois. Nous pouvions alors entendre des "Pourquoi Brâkmar se bat contre Bonta ?", ou encore "Pourquoi Brâkmar existe ?".
Le professeur ne répondit, sur le moment, à aucune de ces questions. Il se contenta de clamer, furtivement mais calmement : " Mon jeune Menthane, Brâkmar est la ville des trahisons. Rien ne peut vivre ni mourir tranquille en Brâkmar. Bonta est la cité de la prospérité. Souviens-toi toujours que les gens qui t'entourent n'ont pas fait que de belles choses. Notamment Cla... "

Le professeur ne put terminer sa phrase. Le Mage Clavehart arriva dans la chambre des cours de la demeure des Voulcanos. Il leva son sceptre, et une atroce lueur sombre - cela est difficile à décrire pour un être comme moi...disons que la lumière était noire mais violente - jaillit de l'ambre, située au plus haut. Le Bontarien fut pétrifié, sur le coup. Il ne réagissait plus. Clavehart était immobile, les yeux rouges, fixant l'intrus à la cité. Ce "spectacle" dura environ cinq minutes. Un claquement strident se fit entendre. Le cadavre du professeur de philosophie traînait par terre. Il n'y avait eu aucune goutte de sang, aucune blessure et, par l'expression de son visage, aucune douleur.
"Ne raconte rien de cela à personne, mon petit. Il n'a pas souffert, ne t'en fais pas."

Les Effluves Divines.


Selon le baptême de Menthane, celui-ci doit choisir son orientation divine à ses dix ans. En l'an 126, donc, une réunion eut lieu dans la demeure des Voulcanos. Nous pouvions voir diverses personnalités connues de la famille de Brâkmar, attablés là, tous au même moment. Lithara, une magnifique femme, était la marraine de Movadow. Mince, élégante et ténébreuse sont trois qualificatifs dévoilant sa personnalité. Elle n'aime pas être dérangée. Etant disciple de Sram - rare sont les Voulcanos avec une culture différente de celle de Xélor, rappelons-le - elle n'a jamais grandement accepté d'être rejetée par le reste de la famille. Pourtant, Movadow l'adorait. Il ne savait pas pourquoi tant d'amour le liait à elle, mais qu'importe...

Le "petit" Voulcanos arriva en costume Brâkmarien - pour l'époque, les membres du Sénat et leur famille portaient une longue robe noire, avec quelques broderies rouges (notamment le B calligraphié de Brâkmar).
Studieux pour un enfant de dix ans, il marchait lentement, pour observer tous les spectateurs. Arrivé au pupitre, il remarqua avec aisance les dix flacons : chacun représentait un culte. Le contenu de ces fioles n'était qu'une simple eau, mais, selon la culture des Voulcanos, on pouvait absorber quelques effluves divines.

Menthane avança alors sa main vers un de flacons, lentement... Il s'empara de celui qui se trouvait le plus à gauche, se tourna et l'absorba. Il ressentit une douleur atroce à l'estomac. Ses jambes se raccourcissaient, ses bras également. Tout son corps se remodela en quelques instants, et tout se termina...

Menthane Voulcanos, énième disciple de Xélor de la famille. Comme nous pouvions nous en douter...


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Biographie de Menthane Voulcanos [Auteur inconnu] Empty Re: Biographie de Menthane Voulcanos [Auteur inconnu]

Message  Ainex Mer 30 Nov - 20:37

Rapport de Clavehart N° XVII :


Tempus fugit... Comme le disent si bien les anciens. Le temps passe, en effet. Cela fait maintenant quelques années que je n’ai pas repris ma plume pour écrire quelques faits. Le motif de cet arrêt : l’on a retrouvé ma trace. Ces fourbes de Bontariens ont eu l’esprit vif, et on ainsi poursuivi l’idée qu’un tueur plutôt étrange rôdait en ce Monde.
Le directeur du bureau des « Intrigues et rapports coloniaux en Brâkmar », ou les taupes de Bonta, si vous préférez, se nomme Sinslet. Ce salaud a su se lier d’amitié avec Movadow, le père du gamin. Ainsi, il est devenu le professeur de ce dernier. Fort ennuyeux, comme vous pourrez le constater. Il n’a pourtant pas fait de dégâts. J’ai su le tuer, avant qu’il ne trahisse mon secret. J’ai promis à Menthane que je ne l’avais qu’endormi, et qu’il devait garder tout cela en secret. J’ai donc emmené le corps bien loin, dans les Landes.
Le corps fut accroché à un oliviolet, sur le chemin de passe – ou, si vous préférez, le fin chemin reliant les Landes à Cania. J’ai donc attendu, des nuits entières, qu’un Bontais retrouve le corps. Ce fut chose faite au bout de la cinquième nuit. J’ai donc suivi le cortège, après m’être rendu invisible – remercions la magie, l’importante magie, qui dégage de mon sceptre, et m’offre des facultés que les Dieux réservent uniquement à leurs adeptes.
Bonta se profilait à l’horizon. Plus que quelques mètres avant d’atteindre la masure cachant les membres de ce bureau d’espions. La voilà, cette bicoque ! Entrons donc... Allumons la lumière, oui... Le corps est gentiment déposé sur la table... Ils pleurent la mort de leur chef. Oh. Elle ?! Lithara Voulcanos en personne. Une traîtresse ? Je ne le crois pas ! Cela ne peut être vrai ! Pourtant, elle est là. Je... non, quand même ! La tuer serait horrible.
Movadow ne l’acceptera jamais. Déjà, je n’accepte pas que la marraine du petit soit plongée là-dedans, mais lorsque toute la lignée des Voulcanos l’apprendra, ce sera un véritable carnage. Cette... si belle femme... ça me déçoit. Je dois réagir au plus vite.


...

Poussière Temporelle.


Brâkmar est belle est grande. Nous retrouvons notre cher disciple de Xélor à l'âge de quinze ans. Il regarde le ciel ténébreux des Landes, songeur. Une larme coule sur son visage. Cette larme est pleine de mélancolie, de tristesse et d'idées sombres. Outre le fait que Voulcanos devienne peu à peu un adulte, il gagne en sagesse et en ouverture d'esprit sur le monde qui l'entoure. Le vieux boulanger du quartier, ayant trompé sa femme cinquante-sept fois, répugne Menthane. Le brigand, ayant éventré de nombreuses personnes pour un kama. Pensons également au disciple de Sram du coin, qui a tué avec froideur ses ennemis, se délectant de leur dernier souffle de vie. Qu'il est doux et merveilleux de rêver, n'est-ce pas ?

Sur la petite colline de Sidimote où Voulcanos à l'habitude de songer, un garde arrive. Il murmure quelques propos à l'oreille du Xélor, qui se lève d'un bond et court vers la Cité Pourpre. Il contourne la rue principale, pavée. Il traverse ensuite le quartier des Bouchers, observe furtivement les ivrognes de la taverne du Châbrulé et s'arrête dans la zone Sud-ouest de Brâkmar, les yeux humides. Lithara était assise à terre, un couteau à la main. Cette arme avait sans aucun doute baigné dans le sang, puisqu'elle en était imprégnée. A ses côtés, le corps ensanglanté de son mari. Un peu plus loin, nous pouvions voir le cadavre de son jeune fils, âgé de sept années.
Voulcanos approcha, tremblant. La foule qui observait la scène était alors silencieuse. La voix vacillante du jeune Xélor, sur un ton grave, annonça : "Pourquoi ?"

"Pourquoi ?" répéta alors Menthane. Lithara avait le regard vide, les yeux posés sur le sol. Elle ne désirait pas répondre à sa question. Les miliciens approchèrent, prirent les bras de la jeune femme, l'éloignèrent du couteau et des corps, pour ensuite se diriger à la Milice de Brâkmar. Menthane suivait le cortège...

...

Rapport de Clavehart N° XVIII :


Athanaël, vieil imbécile ! Ce Démon, sous l’identité de la célèbre Lithara, a rendu la femme coupable de double meurtre. Il a osé, le salaud ! Je ne sais pas ce qui lui passe par la tête... Pourtant, mes enseignements ne furent-ils pas complets et sages ? Je ne peux me prononcer sur ce point. Quoi qu’il en soit, je dois écrire tout ce qui s’est passé.


...

Le message.


Huit heures. Le petit matin. L'audience a lieu. Tout le monde a pu se réunir dans la petite bâtisse de Brâkmar, réservée à l'accoutumée aux membres de l'assemblée. Comme nous pouvions nous en douter, le père de Menthane était présent. Et le fils, bien sûr.

" Chers amis, je vous convie en ce lieu pour parler de l'affaire troublante de la semaine dernière. Rappelez-vous... Nous n'allons pas épiloguer les faits, mais plutôt les causes. D'après vous, chers Sénateurs et Juges, que pensez-vous de cette situation ? "
Un temps de silence eut lieu. Personne n'oserait prendre la parole, voyons ! Lithara est une grande dame de la cité, et aucun Brâkmarien ne chercherait à dire du mal d'elle. Mais pourtant...

" Avez-vous évoqué la thèse de la folie ? "
C'était Menthane. Tout son esprit, tous ces idéaux, se trouvaient dans sa question. Ce jeune disciple de Xélor, pas même adulte, réfutait un argument à un Sommet Sénatorial.

" Voyons, mon petit, nous parlons de meurtres en notre cité, pas d'une simple petite bataille.
- Me croyez-vous trop jeune pour avoir le courage de me prononcer sur ce que tout le monde pense ?
- Menthane !
- Non, père. Laissez-moi souligner que Lithara, du jour au lendemain, a tué sans motif particulier son mari et son jeune fils. Une raison, pour cette mère de famille ? Non... Aucune. Elle ne peut pas avoir tué de sang froid ses plus proches parents. "

Un brouhaha, inhabituel lors des Sommets politiques du clan public, s'éleva. Menthane avait-t-il raison ? Aucun témoin, aucune preuve. Xélor lui seul aurait pu éclairer l'assemblée. Mais il avait d'autres Tempusfugits à fouetter. Puisque personne n'avait rien, le juge baissa la tête et déclara : « Innocente. » La masse populaire se retira...

" Menthane !"
Cette voix, très connue de Voulcanos, le fit retourner. Clavehart, de toute sa personne, était dressé devant notre jeune disciple "temporel". Il tenait, comme toujours, son sceptre à la main droite. A vrai dire, même une attaque de Bontariens ne lui ferait pas lâcher son bout de bois. Il recula d'un pas, fit sa révérence, et continua :

" Il est toujours aussi utopique, ce Conseil. Vois-tu, il me suffit de venir et de les regarder pour qu’ils changent d’avis. Qu’ils sont idiots. Au passage... je te donne rendez-vous ce soir, à vingt-trois heures, au cabanon à l'Ouest des fortifications de Brâkmar. Je pense que tu le trouveras sans mal ! Allez, à plus tard. "

Comme d'habitude, sur son petit ton mystérieux, il s'était téléporté.

...

Rapport de Clavehart N° XIX :


Arrive ce qui devait arriver... Menthane fut alerté par la milice de Brâkmar, tout comme Movadow. Le petit fut interloqué, et terriblement choqué. Je commence à avoir de la peine pour ce petit gosse, qui va bientôt vivre un gigantesque malheur, par ma faute...
Ce rapport est plus que confidentiel. Si les Anenthem parviennent à le lire, Menthane et moi-même vont mourir, rapidement. Je crois qu’Athanaël est attiré par le sceptre. Il sait même le manier, avec un talent particulier. J’ai su libérer Lithara, en me servant de mon titre. Mais je ne vais pas éternellement repousser Menthane. Il devient intelligent... Les Anenthem développent diverses facultés. Mais Athanaël commence à me faire peur. Son autonomie me révolte, et me force à douter sur son honnêteté vis-à-vis du pacte que nous avons signé. Je dois trouver une solution, pouvant donc me préserver... et préserver Menthane. Il m’a véritablement époustouflé durant le procès. Courageux et loyal...
J’ai finalement donné rendez-vous au petit. Je dois lui révéler ma tourmente, sans risquer de tuer l’un ou l’autre. Il me faut le conduire dans son rêve. C’est le seul endroit, je crois, où je pourrais lui parler sans que ces fourbes Anenthem nous écoutent.


...

Le Sceptre de Clavehart.


Vingt-trois heures moins le quart. Il fait frais en ces Landes. Même si la lave coule autour des murs de Brâkmar, le vent était glacial. Voulcanos était assis face à la maison. Des toiles d'araknés comblaient le palier et les trous présents dans les fenêtres, et des planches en orme donnaient un ton lugubre à l'entrée de la "demeure". Cet endroit de Brâkmar était méconnu de tous, ou presque. Les corbacs aimaient bien dévorer les aventuriers un peu trop stupides pour sortir en pleine nuit dans les Landes. Mais Menthane était loin d'être stupide.
Clavehart arriva. De son grand âge, il peinait à marcher. Il souriait à Voulcanos quand il arriva près de lui, avant de s'approcher de la porte d'entrée.

" N'hésite pas. Même si elle a l'air hideuse aux premiers abords, l'intérieur rattrape toujours l'avis des visiteurs. "
Menthane emboîta le pas de son parrain. La baraque était sublime. Les tapisseries enjolivaient l'intérieur. Deux fauteuils comblaient l'espace. Voulcanos s'asseyait sur l'un d'entre eux, et attendait Clavehart. Ce dernier prit le temps de s'asseoir sur le second fauteuil libre.

" Sais-tu pourquoi je t'ai convié en ce lieu ? Demanda Clavehart.
- Pour que je puisse le découvrir ? Répondit Menthane avec calme.
- Pas du tout, mais c’est un bon essai. Essaie de relater ton passer, et débrouille-toi pour deviner.
- Alors, pour parler de ma marraine ? S’enquit le disciple de Xélor.
- En quelques sortes... Mais te souviens-tu de ton professeur Bontarien, il y a quelques années ?
- Celui que tu as tué ?
- Ehm... Oui, c'est bien lui. Souffla Clavehart, intimidé.
- Je m'en rappelle très bien, alors. "
Clavehart observait Menthane, silencieusement. Pas un mot ne sortait de sa bouche. Le petit qu'il avait vu grandir était maintenant un jeune adulte à ses yeux.

" J'ai jugé utile de te parler de quelque chose, Menthane.
- Ah ?
- Oui... J'ai un pouvoir. "
Menthane souriait. "Un pouvoir ? Tout le monde a un pouvoir." disait-il. En effet, un disciple de Xélor a une magie dite temporelle, et cela n'étonnait guère Voulcanos de savoir que Clavehart avait un "pouvoir".

" Je sais plonger dans les rêves de n'importe qui. "
Cette phrase faisait méditer Menthane. Ce devrait être sympa' pour papoter un peu quand on dort...

" Explique-moi donc ? Je ne comprends rien ! Ricana Voulcanos.
- C'est tout à fait sérieux. Mon sceptre permet de se rendre dans tes rêves, tes songes les plus profonds. Tu n’es pas sans savoir que j’étudie cette magie, depuis ta naissance, et même auparavant. Ce sceptre me délègue donc un pouvoir étrange, qui nous relie au rêve d’une personne. Un songe lucide, si tu préfères.
- Oh ?
- Effectivement, d'où la raison de mon appel, fiston.
- Et ça fonctionne comment, ton bidule ? demanda Menthane.
- Ce serait trop difficile à raconter. Mais je peux te prouver son fonctionnement, rassura Clavehart.
- Bon... Si ça peut te faire plaisir... On commence quand ?
- Maintenant. "

Un Monde à part.


" Alors ferme les yeux... "
Clavehart leva son sceptre. Une lumière d’un bleu éclatant s'éleva dans la petite maison. Elle se dissipa. Les deux corps étaient endormis profondément.

Menthane se réveilla dans une clairière ensoleillée. Les oiseaux volaient de tous les côtés, et roucoulaient. Une ombre se dessina bien vite. Clavehart était derrière le disciple de Xélor, sceptre à la main.

" Intéressant, non ?
- Quoi ? Je ne fais que dormir... Tu es le fruit de mon imagination. Et puis... ce n’est qu’un somnifère, ton truc. Soupira Voulcanos.
- Monsieur n'est pas convaincu ?
- Du tout. "
Alors Clavehart leva son sceptre, pour l'abattre violemment sur le sol. Une onde de choc se fit sentir. Alors qu'ils étaient dans une vaste plaine, des montagnes se dessinèrent. De sublimes montagnes aux neiges éternelles comblaient l'espace, laissant les deux proches dans une arène de verdure.

" C'est tout de suite plus crédible... Souffla Menthane, étonné.
- Héhé. Le vieux, il a des tours dans son sac, ne t'inquiète pas ! "
Aussitôt dit, aussitôt fait. Il recommença l'étrange manipulation avec son bâton. Un bouftou fut invoqué. L'animal, dans un comportement étrange, tourna cinquante fois autour de Menthane, en faisant toujours le même signe de la tête. Le disciple de Xélor riait aux éclats, tandis que Clavehart avait déjà invoqué une dizaine d'araknés, tissant un fauteuil en toile.

" Dis, Clavehart... Comment fais-tu tout ça ?
- C'est ton rêve, non ? L'imaginaire, mon cher !
- Comment contrôles-tu mon rêve ? Je suppose que c'est le mien. Donc, comment as-tu fait pour pénétrer mon propre songe ?
- Comme je te le disais, ce n'est pas dans ma priorité de te l'expliquer, Menthane. C'est bien trop compliqué. Retiens juste que tout cela doit rester entre nous, et que ce sera notre petit...secret ?
- J'ai compris, oui. Puisque tu sais tout faire... Tu ne pourrais pas nous invoquer une bière du Châbrulé ?
- Tu bois ? Ton père est au courant ? Ricana Clavehart.
- Depuis quand le Sénat surveille les clients des tavernes de Brâkmar ? lança Voulcanos.
- Bon... Ce n’est qu’un rêve après tout. Je n’ai... rien entendu. Mais fais attention à ta santé, hein ! "
Et Clavehart put créer la bière en une poignée de poudre temporelle, à une vitesse extrême. Ils savourèrent le breuvage durant plusieurs minutes... encore, et encore. Alors, Menthane interrogea son parrain.

" Ça fait combien de temps que l'on est partis ? Je me sens fatigué...
- Oh. J'ai oublié de te le dire... Les songes n'ont pas le même espace-temps avec le Monde des Dix. En fait, il s'est déjà passé une bonne journée, à vue d'œil. Mais comme je te le disais... une chose en son temps. Tu sauras tout une prochaine fois, mon petit. Rentrons. "
Clavehart empoigna son sceptre et le frappa contre le sol. La même lumière bleue, aveuglante, apparût. Et juste après, la maison à l'Ouest de Brâkmar se révéla aux yeux du jeune Xélor.


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Message  Ainex Mer 30 Nov - 20:45

Rapport de Clavehart N° XX :


La rencontre a donc eu lieu. Menthane ne m’a pas cru, dans un premier temps. Puis, assez rapidement, j’ai su lui prouver que ce sceptre savait manipuler les gens. Je ne sais pas s’il a fait le rapport avec Lithara, et tout ce qui arrive... Avec le sceptre, et toutes les autres choses. Il n’a pas réagi négativement face à la vérité, au sujet de Deathborn et du sceptre, et c’est l’essentiel : le Néant serait intervenu, sinon. Et là, nous aurions vécu un véritable cauchemar.

...

Méditation....


La semaine fut longue. Chaque nuit était parsemée de rêves succulents, beaux et attrayants. Menthane était tous les jours étourdi par ce que Clavehart allait lui raconter sur les rêves et leurs mystères.
Clavehart donna, un jeudi, rendez-vous à Menthane pour une séance « de cours » - c’est tout du moins le motif donné à Movadow, alors qu’ils allaient sans doute parler de choses...différentes. Le cabanon à l’Ouest de Brâkmar était toujours aussi lugubre, mais l’intérieur révélait une face cachée de cette demeure. Le vieux Mage était assis là, sur le premier fauteuil. Il tournait le dos à la porte que Menthane avait emprunté. Son air inquiet ne présageait rien de bon. Pourtant, il se leva et salua le jeune disciple de Xélor avec bonheur.
« Menthane... Je suis si heureux que tu sois venu. J’ai à te parler. Mais... pas ici. Nous allons dans mon esprit, comme tu pouvais t’en douter. Nous y serons plus tranquilles. »
Juste après avoir donné quelques indications à Menthane, Clavehart invita ce dernier à poser une main sur le sceptre.
Une lumière bleue éclata, et les deux parents s’endormirent.
Le « réveil », en plein cœur des Songes de Clavehart, fut difficile pour le jeune adepte. Il ne reconnut rien de semblable à sa première visite dans les rêves. Il questionna le Mage, au sujet de diverses inquiétudes, mais celui-ci se tut. Il leva alors un œil vers l’horizon, défilant devant nous, et s’empara du sceptre. Il concentra la totalité de son énergie sur l’ambre. Ce dernier libéra un gigantesque rayon de lumière, qui frappa quelque chose.
« Recule. » ordonna Clavehart.
Menthane s’exécuta. Une lueur étrange se faufila à l’arrière-plan. Telle la lueur d’un coucher de soleil, le brouillard se formait, loin de la position de deux personnages.
« J’ai verrouillé l’endroit. Nous pouvons être tranquilles pendant un bon moment.
- Comment ça ? Nous pouvons être rejoints ? s’intéressa Menthane.

- Je le crains, oui. Mais ne t’en fais pas, nous avons le temps. Je dois te parler...
-
- Euh... Oui, si tu veux. On est bien là pour ça.

- Oui. Bon... Tu n’es pas sans savoir que tu vas bientôt avoir dix-huit années. Ce chiffre est signe de ton passage à l’âge mature, adulte.

- Tout à fait. Mais où tu veux en venir, Clavehart ?

- En fait... Durant ma jeunesse, j’ai reçu une éducation bien spéciale. Et un soir, après la mort de mon digne père, j’ai rencontré un homme. Il m’a offert une sublime montre en or. Celle-ci était ensorcelée. Lorsque j’ai voulu l’utiliser, j’ai libéré sept entités démoniaques. Elles m’ont garanti la puissance, l’immortalité... Mais tout cela avait un prix. Ils ont demandé, en contrepartie, un corps. Celui d’un nouveau-né. »
Un silence pesant eut lieu. L’un regardait l’autre. Menthane ne comprenait pas où son parrain voulait en venir. Mais, lorsqu’une larme coula de la joue du vieil homme, l’adolescent pâlit.
« C’est moi que tu as voulu sacrifier ? Mais... pourquoi ?! cria Menthane.
- J’étais un jeune abruti qui ne pensait qu’à moi. Je ne pouvais mesurer, à l’époque, la valeur d’une vie. Mais en apprenant à grandir à tes côtés, je t’ai considéré comme un fils. Et j’ai regretté mon acte. Je te demande... pardon. »
Menthane ne put répondre. Des centaines de questions s’entrechoquaient dans sa tête. Lorsque le dégoût et la haine s’emparèrent de lui, il recula d’un pas, enragé. Un gigantesque tremblement se faisait ressentir. Le sol se fissurait, et le ciel s’assombrissait. Plus un son ne se fit entendre. Un craquement retentit. Une silhouette apparut à l’horizon.
« Menthane, viens ! Il faut qu’on parte d’ici ! »


...et Remords.


Le comportement de son parrain avait révolté le jeune homme. Menthane résistait à la pression que lui infligeait Clavehart, pour lui inciter de partir.
« Lâche-moi ! Tu me dégoûtes... »
La silhouette grossissait, au loin. Nous pouvions voir l’être mimer divers signes avec sa main droite. Au même moment, un très gros amas de terre s’éleva, pour encercler le Mage et son filleul. La glaise se figea en l’air, comme si un mur s’était établi. Immobiles, les deux personnes ne pouvaient que contempler l’approche de la troisième entité. Cette dernière était encagoulée. Elle portait une tenue cachant l’entièreté de son corps.
« Bonjour, Clave. Il est un peu tôt pour l’offrande.
- La ferme, Athanaël. Je refuse notre contrat. Je ne veux plus de tes promesses, grogna Clavehart.

- Je crains que tout cela soit impossible... Tu l’as signé de ton propre sang, clama l’homme en noir.

- Voyons, voyons... Il ne faut pas te leurrer. Il nous reste environ quarante-huit heures pour te redonner la raison.

- Hé, qu’est-ce qu’il se passe ? J’en ai marre de ne rien comprendre à tout ça ! Merde ! hurla Menthane. »

Alors qu’il termina sa phrase, une aura ténébreuse s’éleva autour des trois personnes. Elle s’écarta, encore et encore...
« Malin, lui. Il a ouvert le portail qui mène au... » Siffla le mystérieux être.
Lorsque la totalité du sol fut recouverte de la masse noire, qui embourba les trois personnes. Clavehart, instinctivement, attrapa le bras de Menthane. Juste après ce geste, un souffle imposant provoqua la chute des trois personnes, qui furent aspirées dans le torrent ténébreux. La chute était interminable. Les ténèbres emplissaient tout le milieu. Menthane fut étrangement étonné du fait qu’il ne ressentait plus de haine. Ni même de la terreur, ou encore du dégoût. Aucun sentiment, aucune sensation ne persistait durant cette interminable descente.
« Affronte ta colère passée, Menthane. Sans cela, nous allons y rester. Retrouve ta lumière ! Retrouve foi et confiance en tes actes, mon fils ! » Ordonna Clavehart, sur un ton solennel.
C’est alors qu’une lumière blanche, éblouissante, s’éleva. Elle éclata, transperçant l’épaisse noirceur. Le jeune Xélor et son ainé furent immobilisés, dans une sorte de capsule lumineuse. Menthane regagnait peu à peu son courage, et son sentiment de peur. Il aperçut des centaines de millions de particules de toutes les couleurs, tout autour de lui. Etrangement, même si il se trouvait au milieu d’un vide, noir, il pouvait porter son regard « au loin ». Il devinait, avec une certaine facilité, l’horizon dans cette sombre splendeur.
« On ne va pas pouvoir rester comme ça une éternité. Enfin, si je puis dire. Nous devons rentrer. Surtout, ne sors pas du cercle de lumière. »
Clavehart révéla son sceptre. Une couleur étrange émanait de l’ambre. Quelques secondes s’écoulèrent, et le sceptre frappa le sol.

Les marques du destin.


Midi sonna à l’horloge de la demeure, lorsque Menthane et son parrain se réveillèrent dans un sursaut magistral. Le disciple de Xélor tremblait de tout son corps. Il fixait Clavehart, sans rien dire. L’un épiait l’autre, silencieusement.
« Tu... Tu vas bien, Menthane ?
- Si on veut, oui. Je...euh... je suis... terrifié.

- C’est normal. C’est la première fois que tu te rends dans le Néant. Ça va te troubler encore une bonne dizaine de minutes, et ça va se passer, tranquillement.

- Le Néant ?

- Oui. Tu l’as invoqué à cause de ta colère. Il s’en nourrit. Dans le Monde des Songes, la haine s’intensifie pour révéler les ténèbres présentes dans le cœur, et jaillissent pour ouvrir un portail vers le Néant. Ce dernier a une concentration si intense de ténèbres que tous tes sentiments sont absorbés. Toutefois, c’est ta lumière qui a pu nous sauver. Je te félicite.

- Euh... Merci. Mais... qui était cette personne ?

- Le démon, avec lequel j’ai signé le pacte... souffla Clavehart, avec tristesse.

- Ah. C’est donc à lui que tu vas livrer mon corps, si j’ai tout compris ?

- Je sais que tout cela est affreux, et je comprends ta tourmente. Mais ne t’en fais pas... Il n’aura jamais... non, jamais... ton corps. Tu survivras, un point c’est tout.

- Je ne sais pas quoi dire... Désolé.

- Ne dis rien, alors. Quoi qu’il en soit, nous avons deux jours devant nous, pour trouver une solution valable. Tout va se régler, ne t’en fais pas. Cet être perfide ne te fera rien, je te le jure, récita le Mage avec assurance.

- D’où il vient ? Qui est-il ? Que peut-il me faire ? demanda Menthane.

- Tant de questions aux réponses extravagantes... Il vient d’un maléfice présent dans une montre qu’un homme encagoulé m’a donné il y a deux décennies, tout au moins. C’est un démon, d’après la forme de ses six frères. Au fait, oui, il a six frères. Ils sont inoffensifs, comparé à la puissance qu’il a su accumuler avec le temps. Il a reposé, durant toutes ces années, attaché à l’ambre de mon sceptre. Il a donc absorbé environ huit neuvième de sa puissance...

- Ehm... C’est bien intéressant, mais ça m’en dit que très peu sur ce qu’il peut me faire ! Même si il a un papier qui lui prouve par A plus B qu’il va avoir mon corps, comment il compte procéder si je refuse ?

- Hélas, il risquera d’utiliser sa puissance pour t’endormir, et te pousser dans le Néant. Et dès lors, il sera en mesure de reprendre le contrôle total de ton corps, tandis que tu baigneras dans les Ténèbres. Mais n’aie crainte, fiston, je ne vais jamais lui laisser faire une chose pareille. Quitte à...

- A quoi ?

- A y laisser ma vie. J’ai tant engendré le mal durant ma vie, que tout cela m’assombrit. Je ne peux plus tenir comme cela. Je suis rongé par un mal incessant. Ce sceptre est vivant. Il a absorbé ma lumière.

- Ta lumière ?

- Oui. Chaque être de ce monde est composé de Lumière et de Ténèbres. Si l’équilibre est rompu dans l’un ou l’autre champ, l’âme de cet être est dévorée, jusqu’à ce que les Ténèbres absorbent la dernière lueur. Ceci m’est arrivé. A cause de ce sceptre de malheur. Bon, il se fait tard. Nous devons impérativement nous revoir demain, pour préparer la confrontation. Dis à ton père que je t’emmène en voyage éducatif. Il s’y pliera. Rendez-vous à dix-neuf heures, Menthane.

- C’est compris. »
Voulcanos se leva, et s’apprêta à sortir de la masure. Clavehart l’interpela, et lui demanda se s’arrêter un bref instant.
« Attend ! Un bref instant... Ça te sera utile. Ça te sera toujours utile. »
Il posa la main sur son sceptre, et ferma les yeux. Un halo de lumière bleue s’échappa de l’ambre. La lumière se compacta en une petite flamme de couleur azur. Le Mage l’attrapa, et la posa sur le cœur de Menthane. Un picotement se fit ressentir, un bref instant. Clavehart recula, salua son filleul, et ouvrit la porte, l’invitant à partir.

...


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Message  Ainex Mer 30 Nov - 20:52

Rapport de Clavehart N° XXI :


C’est... impossible. Les Anenthem ont su retrouver notre trace, en plein milieu du rêve de Menthane. Nous avons fui... et mon filleul a finalement deviné que la mort du fils et du mari de Lithara étaient de ma faute. Le Néant est alors intervenu... Et nous avons sombré à l’intérieur. J’ai su rattraper Menthane, et aucun problème ne nous est arrivé.
J’ai constaté l’impressionnante combattivité des démons. Enfin, d’Athanaël. Ils savent s’unir en leur maître, pour être plus puissants. Mon sceptre a contré bon nombre de leurs assauts, et c’est certainement ce qui nous a permis de vivre. J’ai aussi constaté que les notes de mon père n’étaient pas fausses, au niveau du déroulement temporel. L’on peut moduler l’espace et sa relativité au temps (espace-temps) pour créer tout ce qui a existé, ou existe encore dans le Monde des Dix. Hormis les âmes. Athanaël a fait surgir une falaise, au beau milieu des ténèbres. Dans un rêve, j’aurais compris... mais ceci peut atteindre le Néant ? Je dois relire les notes de mon père, impérativement.
A notre retour, grâce à ce sceptre – qui nous a, encore une fois sauvé, à mon grand regret. Mais Menthane a été très difficile à raisonner. J’ai dû jouer cartes sur table, et tout lui avouer. Dont son sacrifice aux Anenthem, plus qu’imminent.


...

Le Dernier Jour de l’An 135.


La cité de Brâkmar rayonnait – si l’on peut dire ça d’un lieu tellement sombre. La Place du Marché était bondée, et la foule affluait vers les divers commerces établis ici et là. Il était bientôt midi. Menthane se réveilla, épuisé. Il attrapa sa cape et son chapeau, et les enfilèrent à grande vitesse. Il brossa ses quelques mèches rebelles, repassa les quelques bandelettes tordues, et termina sa préparation.
La rue du Quartier de la Milice était plutôt calme. Le brouhaha, au Nord de la cité, révélait toutes les activités des habitants. Le disciple de Xélor se baladait, en direction de l’Ouest de la cité. La demeure d’accueil de la fondation des « Tempêtes Pourpres », où travaillait Movadow, le père de Menthane, se dressait à l’angle du quartier des Bouchers. Le jeune Xélor pénétra, avec fermeté, dans les locaux. Il scruta le hall, à la recherche de son père. Aucune âme ne semblait errer dans la maison. Pourtant, un miaulement, significatif du familier de Movadow, fendait le silence. Menthane rejoignit rapidement le bureau de son paternel. Movadow était assis là, les yeux remplis de larmes.
« Père. Je vous cherche depuis une heure.
- Mon pauvre petit Menthane... Tu n’as pas même dix-huit ans...

- Ne soyez donc pas si négatif ! Qu’est-ce qui ne va pas ?

- Les troupes d’Hyrkul sont partis il y a quelques temps à l’assaut de Bonta. Je crains que cela ne tourne pas en notre faveur ?

- Nous perdons la lutte ?

- Non. Mais nous devrions peut être.

- Expliquez-vous ! Je ne comprends rien... Vous m’annoncez que nous sommes en train de gagner la bataille du siècle, et vous pleurez !

- Maimane. Il va...

- Que fait Maimane dans cette histoire ? Se demanda Menthane à voix haute.

- Il va, si j’en crois mes informateurs, réduire Brâkmar et Bonta en poussière. Avoua Movadow sur un ton très neutre.

- Quoi ?! Couina le jeune Xélor.

- Tant de violence pour ce protecteur... Il veut tout arrêter, d’un coup d’éclat magique.

- Mais...

- Il n’y a aucune autre tournure. Nous allons tous périr, ce soir.

- C’est... impossible ! Tes informateurs sont débiles ! Nous pouvons fuir, de toutes manières !

- C’est déjà bien trop tard. Et je me dois de rester là, pour surveiller... Pour surveiller les derniers habitants, les derniers membres...

- Par pitié...

- Ne discute pas, fils. Ta mère va rester, également. Il arrive un âge où l’on doit faire des décisions. Et puis... tu ne vas pas rester auprès de nous durant toute ta vie. Pars.

- Papa... Je...

- Quitte la ville. Je te l’ordonne... Ce sera mieux, ainsi. Allez, vas-t-en !

- Je vous aime, Vous et Mère. Déclara solennellement Menthane.

- Adieu, fils. »

Une larme coula de la joue de Menthane. Il quitta la demeure, et se rendit chez lui, démoli. Alors, Maimane allait anéantir Brâkmar et Bonta ? Comment peut-il réaliser cela ? Et même... C’est impossible.
Tant de patriotisme de la part de Movadow... Menthane en était véritablement bouleversé. En plus, il osait, avec son égoïsme habituel, déclarer cela sur un ton si solennel ! Même si cette histoire semblait folle, il devait trouver une solution, rapidement. Tenter de raisonner ses parents ? Utopie. Ils sont bien trop bornés pour changer d’avis. Trouver Clavehart ? C’était meilleure idée. Enfin, avant de quitter sans doute une dernière fois sa chambre, Menthane pensait à une seule chose :
« Mourir de la main d’un Démon, ou de Maimane. C’est un choix honorable. »


...

Epilogue des Rapports :


Dans vingt-quatre heures, les Anenthem auront un contrôle presque total sur Menthane. Ils pourront le tuer, avec aucune restriction, puisque j’ai signé un contrat de mon sang, en posant la montre sur son front. Ce rapport n’aura donc certainement aucune suite. Je ne connais pas l’aboutissement de cette bataille entre Athanaël et moi. Oui, une bataille, car je ne laisserais jamais ces choses toucher à un être qui m’est maintenant si cher.
Si cher... Il y a bientôt dix-huit ans, j’ai sacrifié son âme, pour mes propres désirs. Je ne peux prétendre l’aimer... Je suis dégoûté par mon infamie. Je suis dégoûté par ma méchanceté, si grande qu’elle a su tuer des dizaines d’êtres. Aussi, je me révèle regretter Lithara, au même titre que je regrette ce que j’ai fait à Menthane. Je constate que le meurtre de son mari était dû à de la jalousie. Simplement de la jalousie...
Mon père avait pourtant confiance en moi, et à mon utilisation pacifique de ce sceptre. Je constate qu’il a réussi à avoir le contrôle de mes actes, et j’en suis terrifié. Je dois donc le dissimuler, très loin de toute source de vie. J’ai repéré un semblant d’île, à l’Ouest de Cania. Un territoire certainement inconnu. Tout est fait de broussailles et de monstres imposants. Un gigantesque arbre se dresse au centre de l’île. Je vais dissimuler mon bâton à son sommet, et puis... J’irai sauver Menthane.
Je suis en train de rire. Je viens de constater l’inutilité de mes rapports, et leur gigantesque subjectivité. Je crache sur les autres êtres vivants avec une telle maladresse, que ça me désole. Je ne peux, malheureusement, par revenir sur mes actes. Enfin... Ce soir, peut être, je ne serais plus de ce Monde. Tant mieux pour moi.


...


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Biographie de Menthane Voulcanos [Auteur inconnu] Empty Re: Biographie de Menthane Voulcanos [Auteur inconnu]

Message  Ainex Mer 30 Nov - 20:58

Dernier Echange.


Menthane s’était rendu à la demeure de Clavehart, à l’Ouest de Brâkmar – la demeure habituelle, en somme, de leurs rencontres mystérieuses et mystiques. Clavehart était là, comme l’espérait son filleul. Il était assis, la mine sombre et neutre, regardant le portrait de son père.
« C’était un homme bon, Anton. Mon pauvre père... Quelle mort foudroyante que la crise cardiaque, tu ne trouves pas ?
- C’est horrible... Mais...

- Que se passe-t-il ? Tu as peur pour la suite des évènements ?

- Maimane souhaite rayer Bonta et Brâkmar de la carte de Terra Amakna.

- Comme c’est amusant. J’ai également été informé d’un par un disciple de Xélor, en Amakna. C’est un coursier temporel. Il fait divers travaux au nom de Xélor. Apparemment, Brâkmar va subir une sorte de... gel. Tout sera immobilisé, et réduit en poussière. Plus une trace de notre civilisation. C’est triste, n’est-ce pas ?

- Euh... Oui... Mais Movadow ne veut pas quitter la ville...

- Quoi ? Quel idiot... Il a le temps, en plus. Il ne se ménage pas assez, et c’est bien triste. Enfin, tel est son choix. Et, qui sait, mon petit... tout cela n’est peut être qu’une simple punition de Maimane ? Il n’est pas fou. Je pense que ce n’est qu’une sanction, pour nous faire comprendre que toutes ces querelles ne sont que de simples futilités...
- Probablement... Et nous, alors ?

- Nous allons nous battre, ce soir. Contre Athanaël.


- Avons-nous une chance de parvenir à le vaincre ?

- Non. Probablement pas. Il a accumulé une force si gigantesque qu’il serait capable de défier l’armée de Brâkmar toute entière, et de parvenir à les vaincre.

- Nous allons mourir ? Tout bêtement ?

- Non. Enfin, tu ne vas pas mourir.

- Comment ça ? Et toi ?

- Ce combat sera entre lui et moi. Tu n’as, en aucun cas, le devoir d’y participer. Tout cela est de ma faute. Comprends-tu ?

- Que vais-je devenir si tu meurs ?

- Un brillant jeune disciple de Xélor, fiston. Un héros parmi les Amaknéens. Tu verras. Tu as toutes les caractéristiques d’un futur héros...

- Tu sais... Tu as été comme un père, pour moi. Présent, et véritablement aimant. Mais, je crois que tu aurais aimé m’avoir comme fils, non ?

- Oui. On ne peut rien te cacher... Enfin, tu es bientôt un adulte. C’est normal. Mais bon, je reviens à ce que je disais précédemment. Tu as la clairvoyance, Menthane. Ce n’est pas rien d’être clairvoyant, sais-tu.

- Clairvoyant ?

- Un Sage. »

Et la discussion continuait. Interminable. Les deux proches parlaient de tout, et de rien. Ils discutaient de leur vie commune, et des divers problèmes dans la vie de tous les jours, comme si c’était la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Pourtant, c’était bel et bien le cas : la première fois qu’ils s’avouaient tout, la première fois qu’ils révélaient leur véritable nature, et leurs sentiments l’un pour l’autre.
La nuit tombait sur les Landes de Sidimote. Le ciel était ténébreux. Encore plus qu’à l’accoutumée. Clavehart et Menthane avaient prévu un plan, imparable, pour contrer le maléfice que le jeune Xélor allait subir cette nuit-là. Tout était fin prêt pour combattre le Démon.
Les heures passèrent, en vain. Personne n’était venu, et nul être n’avait foulé la terre autour de la bâtisse depuis si longtemps. Clavehart perdait patience, et observait son sceptre sous tous les angles. Autrefois, il l’admirait. Maintenant, cet outil de mort le répugnait, tant il avait ôté la vie à des dizaines de personnes. La petite lueur de l’ambre clignotait. Un instant, elle resplendissait. Un autre, elle devenait très sombre. Tellement sombre.
Quelqu’un frappa à la porte de la masure. De la fenêtre, nous pouvions voir une silhouette, encapuchonnée. Clavehart, sans perdre son courage, alla ouvrir la porte. L’entité n’avait pas l’air de chercher à se battre. Elle alla s’asseoir sur un fauteuil. Elle engagea la conversation, avec sa voix sifflante et rauque.
« Mes deux plus chers êtres sont là, sous mes yeux. Comme cela peut me plaire, mes amis. Sachez que je suis tout émoustillé par cette soirée... si importante. Enfin, nous allons pouvoir terminer ce que l’on a débuté il y a vingt années, Clavehart. Je vais te donner force et vie, en échange du corps d’un nouveau-né. Oui, ce que je t’avais promis...
- Je n’en veux plus, Athanaël. Tu m’as piégé une première fois, avec ces rêves. Mais je ne vais pas suivre ton tendre idéal, pour te faire plaisir.

- Sache que je suis très déçu par ton comportement, Clavehart. Moi qui, après de douloureux décès dans ta famille, a su faire revivre ton âme. Je t’ai fait reprendre confiance en toi. Je t’ai toujours apprécié, et tu refuses mon offre ? Alors qu’elle est dûment signée, par ta main ?

- Cela suffit, Démon ! Tu n’as fait que réveiller ma colère et ma haine, pour te faciliter le travail avec le sceptre dont j’ai hérité de mon digne père ! Tu t’en es servi pour gagner en puissance, durant ces vingt années. Je le sais.

- Mais... Si tu regrettes tant, pourquoi m’as-tu appris à le manier ? Et pourquoi as-tu capturé, et conservé un innocent pour que je puisse vivre dans ses Songes ? Tu es un être infâme et odieux, et tu répercutes cela sur ta descendance. N’est-ce pas, Menthane ?

- Ne l’écoute pas, fiston. Son sang est tout autant empoisonné que sa langue. Et toi, être des ténèbres, ne crois pas que je vais capituler avec tant de mascarade. Si j’ai capturé un civil, à l’époque, c’est pour que tu puisses vivre, en tranquillité. Lithara n’était pas même au courant que tu vivais en elle. Mais toi, vil et traître comme tu étais, n’hésitait pas à la tourmenter durant son sommeil. Tu me répugnes.

- L’amour rend aveugle... Avec tes petits problèmes de cœur, tu deviens faible. Tu as en toi un outil important et indispensable, mais tu ne sais pas t’en servir. Ton âme est certainement plus sombre que les Confins du Néant, mon pauvre vieux.

- Tais-toi, Athanaël. Je n’aurais jamais dû te garder à mes côtés durant mon instruction. Tu n’es qu’un déchet de Rushu. Tu t’es servi de moi pour tuer, et t’amuser. Tu as même endommagé ce sceptre, fourbe. Un cadeau de mon défunt père !

- Espèce de crétin ! Ressaisis-toi donc un peu. Tu ne vaux rien. Ce sceptre a su me donner la puissance dont j’avais besoin, et l’intelligence qu’aucun autre être de ma lignée ne sait posséder. J’ai acquis une puissance incommensurable grâce à toi, et à ton jouet. J’ai dompté les ténèbres à ma faveur. La puissance que j’ai récupéré de ton bâton m’offre des facultés incroyables dans le Néant. Et tu refuses de comprendre la vérité. Je vais te tuer, et je vais m’occuper de Menthane par la suite.

- Tu vas te faire mal, à jouer avec la magie. Tu ferais mieux de rester congestionné dans les flammes, avec tes six petits copains de souffre. Les Anenthem. Quel joug démoniaque ! En garde, bête à corne ! »

Le combat fut lancé, très rapidement. Menthane s’était, comme il l’avait promis à son parrain, écarté du combat. Il était sorti à l’extérieur de la demeure, et regardait le duel par le vitrail. Athanaël se battait avec une excellence particulière, et Clavehart savait parer l’intégralité de ses maléfices. Le sceptre, même si il n’avait que très peu de sa force, dominait la magie du démon, qu’il avait accumulé grâce à celui-ci.
C’est alors qu’Athanaël leva une main. Le sceptre quitta la poigne de Clavehart pour s’envoler dans la griffe du Démon. Ce tour représentait un véritable risque pour le Mage, qui n’avait plus aucun moyen de se défendre face à une entité surpuissante, possédant alors l’intégralité de la puissance du sceptre. Menthane devait agir. Même si il avait promis qu’il n’interviendrait pas lors du combat, il ne pouvait voir Athanaël infliger le coup de grâce à son parrain. Il ouvrit donc la porte de la demeure, et sauta sur le dos d’Athanaël, dans l’espoir de le mettre à terre. Une fois la chose faite, il le roua de coups. Même si son visage était dissimulé par un voile ténébreux, Athanaël souriait. Le Démon se laissait faire, et ne bougeait pas.
Clavehart avait alors tout compris. Il allait emmener Menthane dans son propre songe, et le pousser dans le Néant. Ainsi, le jeune Xélor serait en perdition dans un lieu baignant de Ténèbres, à la merci de la mort, tandis qu’un Démon pourrait récupérer son identité. Toutefois, un gigantesque bruit retentit du côté de Brâkmar. Le regard de Menthane croisa celui de Clavehart : le sortilège de Maimane avait commencé son action.
Ni une ni deux, Clavehart tenta de reprendre le sceptre en main. Athanaël esquiva son coup de poing d’un mouvement bref de la tête, et s’empara du sceptre, reposant auparavant au sol. Il empoigna Menthane et Clavehart, et frappa le sol avec le sceptre.

Une lumière aveuglante explosa dans la pièce. Lorsque cet éclat impressionnant se dissipa, il ne resta que trois corps inanimés.

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Menthane Voulcanos face au Beffroi du Temps.
[HRP]Merci à Rouna pour cette prouesse graphique ![/HRP]


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