Mémoires : Selenytes et Aurore Blanche [Menthane Voulcanos]
Page 1 sur 1
Mémoires : Selenytes et Aurore Blanche [Menthane Voulcanos]
Mémoires : Selenytes
« Comment pouvons-nous juger un Clan que la Neutralité conserve hors de toutes nos intrigues ? »
C’est la question que se poserait le néophyte découvrant pour la première fois les relations entre les Selenytes et les Tempêtes Pourpres.
Il y a encore quelques années, le Monde des Douze apprenait tout juste la naissance d’un groupe de Mercenaires établi à Astrub, et dont l’unique but était de servir les aventuriers recherchant un bras armé pour se défaire de certaines tâches d’ordre guerrier. Et le concept semblait tout à fait fonctionner, puisque clients et membres se voyaient plus nombreux chaque jour que Xélor nous offrait.
Je me souviens de cet éminent personnage dont le nom restera gravé dans mon esprit pour le restant de mes jours. Enayar était un aimable et sage disciple de Féca, d’après moi animé par un sens de l’honneur et de la fidélité. Il s’était bien vite installé au sommet du clan Selenyte, adoré de ses membres et de ses clients. J’ai même été l’un d’entre eux, à recourir aux services du Grand Maître. C’est à cette époque que nos liens purent se resserrer, en dépit de nos légères différences sur le plan de la politique (il était Astrubéen, j’étais Brâkmarien). Bien au-delà de cette relation client – mercenaire, il était devenu un ami, ce qui voulait également dire que les Selenytes étaient eux aussi de précieux amis.
Hélas, le temps allait apporter son lot de surprises, et le visage de nos relations allait irrémédiablement se transformer.
Un ennemi de mon passé refaisait surface, et Enayar ne mit point trop de temps à le comprendre. Les Anenthem, sept Shushus de Rushus, semaient le trouble depuis plusieurs mois déjà aux quatre coins d’Amakna. J’étais moi-même inconsciemment sous leur emprise, possesseur d’un sceptre qui n’était en fait qu’une arme contenant un Shushu prisonnier : Athanaël. Celui-ci possédait une force extraordinaire, celle de créer des rêves. Il était capable de broder dans l’esprit d’un être des illusions aussi magnifiques qu’effrayantes, et bien vite mon âme fut corrompue par sa magie.
Les Selenytes furent les premières victimes du Démon, car ceux-ci possédaient sans le savoir les six autres reliques contenant les Anenthem, frères d’Athanaël.
De là intervinrent de nombreuses intrigues où Athanaël envahissait l’esprit d’innocents grâce à ma malheureuse aide, et où il tentait tant bien que mal de retrouver ses pairs. Me croyant diriger ce Démon (alors qu’il s’agissait en fait du contraire), les Selenytes m’accusèrent de traîtrise et brisèrent mon immunité diplomatique.
Nos relations s’envenimaient peu à peu, car prisonnier du démon je prononçais des sentences à l’égard des Selenytes. Par exemple vint ce jour étrange où tous les Bardes d’Amakna annonçaient l’officialisation prochaine des Selenytes. L’officialisation, c’était l’instant où Fallanster récompensait un groupe de Mercenaires en leur offrant un budget princier, des vêtements magiques et une notoriété infinie. Hélas, en parallèle de cette consécration, Athanaël par le biais de mon corps venait de faire prisonnier Pale d’Haddin, inspecteur mandaté par Fallanster pour veiller sur ses mercenaires. Nos relations venaient néanmoins de connaître un tournant violent et irrattrapable.
Enayar avait une magie saisissante, et accompagné de Maures – "jeune" Selenyte prometteuse à l’époque – ils prirent les devants pour mettre fin au règne invisible des Anenthem. Exorcisé par Enayar, je revenais à la réalité et luttais contre les vestiges de la puissance d’Athanaël.
Clavehart, autrefois possesseur des sept Shushus, était la dernière illusion que le démon nous soumettait. Pour le vaincre, de nombreux sacrifices furent entrepris. Moi-même menacé d’être évincé du pouvoir à Brâkmar pour avoir été manipulé par un démon, j’ai dû inventer une stratégie où les Selenytes provoquaient ma mort. Bien évidemment toujours en vie, quoique considéré comme un défunt par tout le monde, je préparais une vengeance sur des adversaires à la Cité Pourpre.
Mon subterfuge une fois accompli, « revenu à la vie » et mes ennemis vaincus, le conflit avec les Selenytes allait pouvoir reprendre. Maures et Le Piaf étaient devenus tous deux Grands Maîtres du Clan Mercenaire, et ceux-ci savaient l'importance qu'il fallait accorder à la relation entre nos deux Clans. Au-delà de nos nombreux conflits, de nos multiples différends, des traquenards et des mises en péril de notre sécurité, un Pacte de neutralité – ou plutôt d’ignorance mutuelle – fut scellé. Il faisait en sorte de nous séparer les uns des autres, nous évitant de telle façon de nous revoir et d’envenimer à nouveau les choses.
Bien sûr, Xélor joue de son pouvoir sur le Temps et le Destin pour guider nos gestes… Et nous oblige tous et toutes à ne jamais être en paix les uns avec les autres. Il semblerait que nous soyons condamnés à nous faire du mal mutuellement, car les Selenytes sont neutres et influents, car les Tempêtes Pourpres sont Brâkmariens et menaçants.
[HRP] Source [/HRP]
Re: Mémoires : Selenytes et Aurore Blanche [Menthane Voulcanos]
Mémoires : Aurore Blanche
J’avoue m’être réjoui en entendant parler pour la première fois de ce groupe. Il devait s’agir d’une fin de semaine assez chargée, et un Espion me rapporta le plus sereinement du monde qu’un mouvement Bontarien avait été érigé, dont l’objectif suprême était de « Tuer Voulcanos ».
Cela signifiait deux choses importantes à mes yeux : d’abord, le Monde des Douze sentait ma présence et celle de Brâkmar, et cette dangereuse existence devait absolument être mise à mal ; ensuite, cela voulait dire que l’influence de mon Clan grandissait, et que malgré l’accroissement du nombre de nos ennemis, nos projets invoquaient la plus grande crainte.
Je me souviens m’être rendu en personne à Bonta, incognito, accompagné du fleuron de ma petite armée de l’époque. Nous avions atteint le bâtiment de l’Aurore Blanche (qui se situait à deux pas à l’Ouest de Zaap de la Cité) et il s’agissait dès lors d’un prodigieux spectacle où, des deux côtés de ce petit pont blanc, se trouvaient les principaux acteurs de Bonta et de Brâkmar.
J’ai d’ailleurs pu y rencontrer pour la première fois ce jeune Sepher Hazielle, le fondateur de l’Aurore Blanche et le premier à y inscrire des menaces à mon nom. Il venait à peine de quitter les bras trapus de Danathor et se lançait dans une carrière militaire. Selon ses dires, je devais être celui qui lui rapporterait tous ses galons.
Hélas, il s’avérait qu’au fil de nos rencontres je ne me montrais pas aussi facile à vaincre qu’il n’osait le supposer. D’ailleurs, je pense que ce manque de méfiance à mon égard a été le principal acteur de sa triste fin. Mais avant de poursuivre, me vient subitement l’envie de parler de mon Némésis : Sil.
Il s’agit d’un disciple de Xélor – encore en vie à l’heure où je m’exprime – dressé par les canons de Bonta et dirigé corps et âme par les principes de l’Aurore Blanche. D’ailleurs, à l’effacement de Sepher Hazielle (je pense qu’il est parti apprendre comment combattre) c’est à Sil qu’ont été confiées les clefs de l’Aurore. Et d’ailleurs il a été un adversaire plutôt épatant.
J’ai beaucoup aimé l’ensemble de nos confrontations, toujours très théâtrales ! Il arborait sa tenue blanche habituelle tandis que je me présentais face à lui vêtu d’un rouge Brâkmarien. Et cela dura pendant des mois (dirais-je des années), à nous rencontrer sur des terrains hostiles et à déjouer nos plans au fur et à mesure.
Me vint un jour une idée qui permettrait aux Tempêtes Pourpres de repousser la menace de l’Aurore Blanche, et ce pour toujours. Nos différents espions s’attelèrent à la tâche qu’était celle de retrouver Sepher Hazielle. Il fut localisé sur une île isolée de la Mer Cantile. Revenant à Bonta à bord d’un bateau, un pirate Brâkmarien payé par mes soins lui tendit une embuscade et le rafla en pleine mer. Bien évidemment, l’Aurore Blanche arriva tant bien que mal à se frayer un chemin dans Brâkmar pour y retrouver leur Héros.
Néanmoins, tout se termina au port de la Cité Pourpre : luttant tant bien que mal contre mes Chevaliers, Hazielle n’était plus celui dont nous avions mémoire il y a deux années de cela. Il était faible, démotivé et rabattu. Une fois les membres de l’Aurore Blanche arrivés sur place, la tête de Sepher Hazielle venait de se détacher de son corps pour aller nourrir les poissons du port. Bien évidemment, l’euphorie avait gagné les Bontariens qui s’engagèrent dans des représailles farouches. Néanmoins, avec l’arrivée des troupes de la Milice de Brâkmar sur place, ils quittèrent bien rapidement la Cité Pourpre sans même pouvoir récupérer le corps de leur bien aimé fondateur, lequel garnit encore les fonds marins de notre aimable port.
Cet événement signa à mes yeux la fin d’un cycle à la fois amusant et intellectuellement jouissif. Avec l’Aurore, mes défaites n’en étaient jamais réellement, et tous nos conflits obtenaient toujours des conclusions d’une grande qualité. La mort de Sepher Hazielle a bien évidemment secoué leurs rangs, mais je suis sûr qu’aujourd’hui ils méditent déjà sur une façon ou une autre de revenir sur scène.
Après tout, Sil est toujours en vie, et comme moi il reste un symbole de la motivation de sa Cité à vouloir défaire sa Sœur Ennemie. Les Dieux doivent prendre un si grand plaisir à admirer nos rencontres qu’ils nous empêchent perpétuellement de nous anéantir mutuellement.
Mais Sil et moi savons qu’un jour ou un autre, le clap de fin devra retentir pour l’un ou l’autre camp. Gageons que l’Histoire se souviendra du Passé, et que le Futur sera au moins aussi fantastique que ce dernier.
[HRP] Source [/HRP]
Sujets similaires
» Biographie de Menthane Voulcanos [Auteur inconnu]
» Les Mémoires de N [N]
» Rapport : Selenytes [T.]
» Rapport : Aurore Blanche [T.]
» L'Aurore Pourpre : Fragments retrouvés IX et X [Acidrik Fenlapanse]
» Les Mémoires de N [N]
» Rapport : Selenytes [T.]
» Rapport : Aurore Blanche [T.]
» L'Aurore Pourpre : Fragments retrouvés IX et X [Acidrik Fenlapanse]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum