Dieux & Démons : Traité à l'usage des mystiques (extraits) [Acidrik Fenlapanse]
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Dieux & Démons : Traité à l'usage des mystiques (extraits) [Acidrik Fenlapanse]
Quelques considérations métaphysiques d'Acidrik Fenlapanse (extrait).
Des dieux et des origines.
D'où viennent les dieux ? Car les Onze ne sont pas uniques. Ils ne sont pas les seuls de l’Univers, loin s'en faut. En vérité ils pullulent, partout, tout autour de nous. Ignorés bien souvent du commun des mortels. Hel Munster, dans l’une de ses fameux opuscules, l’Diis Ignotis, n’en dénombre pas moins de mille huit cent vingt quatre. Ce célèbre théoricien de la brise Quadramentale soutient qu'ils descendent de l’Univers jusque dans le monde des Dix grâce à cette brise magique. Naturellement, comme tous les philosophes des déités diverses et variées, il n'a jamais pu le prouver. Parmi ceux qu'il a recensés, on peut en compter de remarquables : le dieu des champignons comestibles, le dieu qui endort les moskitos les nuits d'été, le dieu des danses excitantes destinées aux vers de hameçon (excitantes pour un poisson s'entend), mais aussi des dieux apparemment indispensables : celui qui décuple la force d’une frappe ou reflet d'un sort de façon extraordinaire, celui qui fait pousser les arbres plus vite, celui qui charge les dépouilles des monstres en ustensiles forts utiles, en bibelots très beaux et en objets qui faciliteront vos projets d'aventuriers. Bref, une multitude toujours aux aguets, prête à sauter sur le moindre vivant qui leur portera un soupçon d'attention (au début ça suffit). Le but étant de la transformer l’attention susnommée en une FOI authentique. Certes, les débuts d'un dieu sont souvent modestes. S'ils ont la volonté d'être connus pour ce qu'ils sont - des divinités aux pouvoirs bientôt incommensurables - ils ont peu de moyens : les intuitions, les signes et les voix. Mais encore faut-il que les fideles croient... II y a un certain bout de chemin à parcourir avant cela.
Prenons le cas de la déesse Sacrieur, qui n'était pas née de la dernière pluie... Elle sut s'imposer dans le cercle très ferme des dieux sacrement utiles... Au départ de son ascension, une simple constatation : la souffrance est particulièrement répandue dans le monde des Dix.
Sous toutes ses formes d'ailleurs : douleur, désolation, tourment, torture, et j'en passe (ce qui est étonnant c'est que les autres dieux ne s'en soient pas aperçus plus tôt). Or le maitre mot pour les dieux en quête de fideles est simple ; pour percer, II faut innover dans le sacre. Et la déesse Sacrieur l’avait bien compris.
Elle choisit un apprenti bucheron. Avec sa hache, il frappait comme tombe la foudre : jamais deux fois au même endroit. II n'avait pas assez de ses dix doigts pour compter ses blessures... Chaque jour, la déesse venait prés de lui, invisible et minuscule. Elle attendait patiemment jusqu'à ce qu'il fut à bout de nerfs et hurle de douleur ou de colère. Le jour tant attendu arriva enfin : alors qu'il se prenait la tète entre ses mains ensanglantées pour la jeter contre un tronc, elle lui glissa cette idée à l’oreille :
S'il se frappait d'abord La foi chevaine au corps.
II aurait dans le sang
Une dose abondante,
Et même ahurissante
d'adrénaline !
Pour d'une traite gravir une colline
Devenir un phénoménal brise-tout
Et fendre une buche d'un coup.
L'apprenti bucheron suivit le conseil de la voix, Sa hache tomba. Ses doigts furent épargnes, et la buche fendue de haut en bas. II entendit alors à l’intérieur de sa tète :
Plutôt que de subir et d'être afflige de mille souffrances,
Mieux vaut agir et s'infliger une juste pénitence,
C’est le seul moyen d'estourbir à bonne cadence !
Sacrés sont tes cris, Sacrieur !
Et comme la voix qui lui disait cela était une voix de femme, le bucheron crut en une déesse qui s'appelait Sacrieur. Chaque jour il faisait pleuvoir les coups, sur ses doigts, sa tête, ses bras, et ses forces décuplaient. II se mit à psalmodier des phares de son invention : « joie de recevoir, plaisir d'offrir » ou encore « tendre la joue droite, frapper du gauche ». A ce moment, la déesse Sacrieur sut qu'il était prêt à devenir prophète...
Lors du terrible hiver provoqué par la mort de Solar, le bucheron prêcha dans les campagnes. Les paysans avaient suffisamment souffert pour tendre l’oreille à l’inconnu qui leur promettait de transformer leur souffrance en une force nouvelle. En moins d'une semaine, il avait refilé ses prières à la ronde comme d'autres leurs microbes. Les fideles furent bientôt légion. La déesse fut ajoutée au panthéon. Le monde des Dix s'appellerait dès ce jour le monde des Onze...
Des dieux et des origines.
D'où viennent les dieux ? Car les Onze ne sont pas uniques. Ils ne sont pas les seuls de l’Univers, loin s'en faut. En vérité ils pullulent, partout, tout autour de nous. Ignorés bien souvent du commun des mortels. Hel Munster, dans l’une de ses fameux opuscules, l’Diis Ignotis, n’en dénombre pas moins de mille huit cent vingt quatre. Ce célèbre théoricien de la brise Quadramentale soutient qu'ils descendent de l’Univers jusque dans le monde des Dix grâce à cette brise magique. Naturellement, comme tous les philosophes des déités diverses et variées, il n'a jamais pu le prouver. Parmi ceux qu'il a recensés, on peut en compter de remarquables : le dieu des champignons comestibles, le dieu qui endort les moskitos les nuits d'été, le dieu des danses excitantes destinées aux vers de hameçon (excitantes pour un poisson s'entend), mais aussi des dieux apparemment indispensables : celui qui décuple la force d’une frappe ou reflet d'un sort de façon extraordinaire, celui qui fait pousser les arbres plus vite, celui qui charge les dépouilles des monstres en ustensiles forts utiles, en bibelots très beaux et en objets qui faciliteront vos projets d'aventuriers. Bref, une multitude toujours aux aguets, prête à sauter sur le moindre vivant qui leur portera un soupçon d'attention (au début ça suffit). Le but étant de la transformer l’attention susnommée en une FOI authentique. Certes, les débuts d'un dieu sont souvent modestes. S'ils ont la volonté d'être connus pour ce qu'ils sont - des divinités aux pouvoirs bientôt incommensurables - ils ont peu de moyens : les intuitions, les signes et les voix. Mais encore faut-il que les fideles croient... II y a un certain bout de chemin à parcourir avant cela.
Prenons le cas de la déesse Sacrieur, qui n'était pas née de la dernière pluie... Elle sut s'imposer dans le cercle très ferme des dieux sacrement utiles... Au départ de son ascension, une simple constatation : la souffrance est particulièrement répandue dans le monde des Dix.
Sous toutes ses formes d'ailleurs : douleur, désolation, tourment, torture, et j'en passe (ce qui est étonnant c'est que les autres dieux ne s'en soient pas aperçus plus tôt). Or le maitre mot pour les dieux en quête de fideles est simple ; pour percer, II faut innover dans le sacre. Et la déesse Sacrieur l’avait bien compris.
Elle choisit un apprenti bucheron. Avec sa hache, il frappait comme tombe la foudre : jamais deux fois au même endroit. II n'avait pas assez de ses dix doigts pour compter ses blessures... Chaque jour, la déesse venait prés de lui, invisible et minuscule. Elle attendait patiemment jusqu'à ce qu'il fut à bout de nerfs et hurle de douleur ou de colère. Le jour tant attendu arriva enfin : alors qu'il se prenait la tète entre ses mains ensanglantées pour la jeter contre un tronc, elle lui glissa cette idée à l’oreille :
S'il se frappait d'abord La foi chevaine au corps.
II aurait dans le sang
Une dose abondante,
Et même ahurissante
d'adrénaline !
Pour d'une traite gravir une colline
Devenir un phénoménal brise-tout
Et fendre une buche d'un coup.
L'apprenti bucheron suivit le conseil de la voix, Sa hache tomba. Ses doigts furent épargnes, et la buche fendue de haut en bas. II entendit alors à l’intérieur de sa tète :
Plutôt que de subir et d'être afflige de mille souffrances,
Mieux vaut agir et s'infliger une juste pénitence,
C’est le seul moyen d'estourbir à bonne cadence !
Sacrés sont tes cris, Sacrieur !
Et comme la voix qui lui disait cela était une voix de femme, le bucheron crut en une déesse qui s'appelait Sacrieur. Chaque jour il faisait pleuvoir les coups, sur ses doigts, sa tête, ses bras, et ses forces décuplaient. II se mit à psalmodier des phares de son invention : « joie de recevoir, plaisir d'offrir » ou encore « tendre la joue droite, frapper du gauche ». A ce moment, la déesse Sacrieur sut qu'il était prêt à devenir prophète...
Lors du terrible hiver provoqué par la mort de Solar, le bucheron prêcha dans les campagnes. Les paysans avaient suffisamment souffert pour tendre l’oreille à l’inconnu qui leur promettait de transformer leur souffrance en une force nouvelle. En moins d'une semaine, il avait refilé ses prières à la ronde comme d'autres leurs microbes. Les fideles furent bientôt légion. La déesse fut ajoutée au panthéon. Le monde des Dix s'appellerait dès ce jour le monde des Onze...
[HRP]Tiré du livre d'Acidrik Fenlapanse 2009 (Dofus 1.27). (Crédits : Dofus ; Ankama).[/HRP]
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